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Una Bruja en Bici

Une année en vivant libre à vélo

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A challenge for Xmas !

« Mais je me disais bien que je connaissais cette tête » m’alpague quelqu’un dans la rue la plus touristique de Bangkok. On partage quelques bières avec Nicolas et Gaëtan, deux backpackers français, que j’avais rencontré en Indonésie en voyageant avec Chantal. Quelles étaient les chances de se croiser par hasard à nouveau à Bangkok ? Le monde te semble si petit quand tu voyages.

Je suis arrivée plus tôt que je ne l’avais planifié à la capitale thaïlandaise. Bangkok ne m’apparait pas désagréable mais la ville ne me donne pas envie d’y rester très longtemps non plus et j’ai encore 10 jours avant de retrouver deux amies pour une quinzaine de jours de voyage. La route avec Loes était facile et plate et je sens l’appel de la route, de l’effort et du sport et un petit gout de challenge de fin d’année. 7 jours - 760km pour atteindre Chiang Mai dans le nord ça devrait le faire.

Les rues sont désertes lorsque je repars le lendemain heureuse d’avoir étoffer mon attirail à Bangkok. Mon butin : un kit de couture pour réparer tout ce que je peux de mon matériel qui commence à bien s’user, une bâche, des lampes pour vélo (ma dynamo ne fonctionne plus) et des lunettes de piscine pour pouvoir vraiment nager et voir les petits poissons.

Le long des canaux, je file. A midi et 80km plus tard j’arrive à Ayatthuya, ancienne capitale Thaï. J’y rencontre un autre cycliste hollandais avec lequel je partage le repas et une visite de la ville avant de reprendre la route pour atteindre mon objectif de 110km par jour.

« Frou… frou…. frou…. » un bruit étrange me réveille et une chaleur se dégage du sol sous ma tente. Je campe sur un terrain de foot après m’être faite refoulée par deux temples bouddhistes (car je suis une femme). Jusqu’ici j’ai plus facilement été accueillie dans les mosquées que dans les temples bouddhistes thaï visiblement adeptes d’un bouddhisme très conservateur. Je l’ai bien ressenti aujourd’hui. Je passe la tête dehors mais impossible de voir ce qui produit ce bruit. Je suis trop fatiguée pour investiguer cette affaire et morphée prend le dessus sur la peur de ne pouvoir identifier la chose.

Hell yeah ! J’ai fait 163km en une journée ! Je suis fière de moi. La route est plate et j’avais envie de faire du sport, du coup j’ai poussé un peu et j’ai pu atteindre ma destination sans trop de problème juste à la tombée de la nuit vers 18h. Je me suis mérité l’hôtel ce soir et puis demain c’est la veille de Noël et puis en fait j’ai pas besoin d’excuses j’ai envie d’une bonne nuit de repos et de me mater un film.

J’entends constamment que ça grouille dans les fourrés sur la route. La faune est bien présente et vivante en Asie du Sud-Est. Le plus souvent ce sont des poules ou d’autres volatiles sinon parfois des écureuils ou des chiens (tous les thaï en ont je vous passe le nombre de fois où je me fais poursuivre par l’un d’entre eux) ou encore des varans. Les couleurs rouge et orange et les paysages forestiers me rappellent l’automne en Belgique. Il fait bon et calme. Je savoure ce trajet tranquille. En m'arrêtant dans un village je vois plein de petits lutins de Noël. Il ne faut pas 2 minutes pour qu'une institutrice de l'école me propose de venir faire coucou aux enfants qui apprennent ce qu'est la tradition de Noël car eux ne le célèbre pas (vu que c'est une fête chrétienne).



Seule touriste, je déambule dans le marché de nuit de Kamphaeng Phet pour dénicher mon repas de Noël. Insectes et poulpe à la broche, l’ambiance me change radicalement du marché de Noël et du repas familial. Je me régale néanmoins pour le prix d’une bouchée de pain.

Un bel oiseau noir à longue queue passe devant moi, un autre bleu azur s’envole tandis qu’une dizaine d’oiseaux à houppette jacassent sur les feuilles mortes à côté des ruines des nombreux temples du parc historique de Kamphaeng Phet. Il est tôt et Buffalo et moi sommes pratiquement seuls à visiter le parc et ses magnifiques ruines avant de reprendre la route. Je souris. Ma journée a particulièrement bien commencé. Mon hôte de la guesthouse m’a offert un petit porte-clé en me disant qu’il m’offrait un petit oiseau car visiblement je recherchais à être libre. J’ai beaucoup apprécié ce cadeau Noël inattendu déjà parce que je recherchais un porte-clés pour mes clés de cadenas de vélo et puis parce que s’il y a bien un maître-mot à mon voyage c’est la liberté. Même si je suis seule et que ma famille me manque particulièrement pour Noël je suis envahie d’un chouette sentiment : cette impression d’être au bon endroit au bon moment.


La conversation est compliquée avec le couple quinquagénaire thaï qui m’accueille gentiment pour la nuit. Ils ne parlent pas anglais et ne comprennent pas non plus le fonctionnement de google traduction. Je pensais camper sur le champ devant chez eux mais ils m’ont proposé de me réfugier dans la maison. Je prends doucement de la hauteur, les nuits se rafraichissent et je n’avais pas encore été hébergé par des thaï j’étais curieuse de l’expérience, j’ai donc accepté de bon coeur. Ils m’offrent le repas composé de riz et poisson frit. On regarde ensuite « le juste prix » version thaï à la télé avant de regarder une telenovela dont je comprends l’intrigue alors que je ne parle toujours pas plus thaï qu’hier. Au moment de dormir, ils ont préparé une couche à même le sol à côté de leur lit dans leur chambre. Je m’installe et fait encore plus étrangle la dame vient se coucher à côté de moi tandis que l’homme dort dans lit. Parfois il ne faut pas chercher à comprendre.



J’ai dormi par à coups et je repars bien fatiguée sur Buffalo pour une journée de montée. Le couple s’est réveillé par intervalles de deux heures pour converser, sortir nourrir les chiens ou faire je ne sais quoi. Première expérience intéressante chez les thaï mais pas des plus reposantes.


Tout en baillant et en sentant mes jambes pendant l’ascension j’observe les changements de paysage entre un côté de la colline et l’autre. Les paysages forestiers laissent place à des rizières, des champs de maïs et des champs d’un fruit inconnu au bataillon : « Lamyaï ». Je campe dans un champ de ce fruit à proximité d’un village qui me prend sous son aile pour la nuit. Ils m’observent pendant que j’installe la tente et que je me prépare mes pâtes. Ils m’apportent quelques fruits pour que je goûte et de l’eau.


L’ambiance est détendue dans ce village proche de la ville de Li. Les paysans se rassemblent pour discuter en se réchauffant autour du feu qui crépite, les nuits sont bien fraiches désormais. Entre femmes, on tente d’échanger avec google traduction mais à nouveau la conversation est laborieuse. Elles me font juste comprendre qu’elles me trouvent courageuses et qu’elles approuvent mon voyage seule dans leur pays. Je suis heureuse qu’à travers le monde d’autres femmes me soutiennent à leur manière dans mon projet. Juste avant de me retirer dans ma tente, une villageoise m’apporte un coussin et une couverture. C’est mignon surtout en sachant que j’ai mon sac de couchage paré pour camper à -10° mais c’est tellement gentil que je n’ose pas refuser. Malgré la difficulté de l’échange, cette rencontre comme d’autres auparavant me démontrent que systématiquement les gens tentent d’aider au maximum.


Après embrassades, accolades et derniers cadeaux des villageois, j’enfourche Buffalo en affichant de petits yeux. Un chien est venu me réveiller deux fois pendant la nuit en aboyant juste devant ma tente. Parfois le camping n’est pas vraiment reposant. Il me reste 130km pour atteindre Chiang Mai et finir mon challenge plus rapidement que prévu en arrivant un jour plus tôt. Je sens mes cuisses brûler sous l’effort. Elles ont été mises à rudes épreuves cette semaine. Ma lecture de la veille (Mona Chollet - La Tyrannie de la réalité) m’accompagne pendant le trajet. Je réfléchis et refais le monde seule dans ma tête tout en pédalant. Un coq partage quelques centaines de mètres avec moi en parallèle de la route. Il me fait sourire.



Un couple fait une partie de ping-pong, deux gars s’excitent en jouant à la console et la piscine scintille lorsque j’arrive à l’auberge de jeunesse de Chiang Mai. Challenge completed ! L’ambiance est tellement agréable dans cette auberge que je me laisse embarquée avec les autres voyageurs dans une soirée endiablée dans le seul bar de la ville. Ce n’est visiblement pas aujourd’hui que je me reposerai. Toujours aussi agréable de faire ces pauses dans les auberges de jeunesse et se retrouver instantanément entouré d’une famille éphémère.



Le crâne un peu endolori par la veille je ne m’accorde pas vraiment de répit. Je prépare mes affaires pour ma virée quinze jours avec les copines. J’ai hâte de rejoindre mes amies Axelle et Caroline avec qui je passe nouvel an à Koh Lipe (une île à la frontière avec la Malaisie). Après avoir pédalé pendant une vingtaine de jours vers le Nord, je repars donc le lendemain soir pour enchaîner deux nuits de bus et m’enfiler les 1700 km dans l’autre sens. 2019 a été une année haute en couleur pour moi. Si je devais la résumer en trois mois : Liberté, Aventure, Humanité. Je suis vraiment heureuse de cette année écoulée et prête à voir ce que 2020 m’offrira comme surprise et découverte ! La vie est douce en voyage mais je suis pourtant bien contente d’entamer tout doucement ma route du retour vers Bruxelles.



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1 Comment


chantaltuerlinckx
Dec 31, 2019

Merci de tout ces moments partagés et de me faire rêver ! J’attends tes posts comme on attend une série ... à peine publié et déjà dévoré 😂 c’est addictif ton truc😳 mais ce qui est encore plus addictif 😱 c’est les aventures vécues ensemble en Indonésie !!! De nouvelles aventures m’appellent, me tirent par la manche. Que cette nouvelle année soit l’amorce de l’épanouissement de tes semailles en 2019! De tout cœur, Je t’embrasse, Chantal

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