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Una Bruja en Bici

Une année en vivant libre à vélo

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Bangkok Bitcheeez !

L' air iodé me colle légèrement à la peau. Dos à une grande statue de Buddha sur un lotus, je vois la mer briller au loin sur la baie à proximité de Pak Klang. Cette route scénique à peine entamée, on passe de merveille en merveille. En redescendant pour récupérer Eddie et Buffalo, Loes et moi sommes surprises par d’étranges statues aux têtes d’animaux représentant différentes exécutions de torture les unes plus atroces que les autres (ébouillanté, scié, étripé, pendu etc.). Je me rends compte que je n’y connais strictement rien au bouddhisme et que le panneau en thaï ne risque pas de nous aider (après recherche il s’agirait d’une représentation de Naraka (ou l’enfer selon le Bouddhisme)).

Ce n’est pas la première fois que je réalise que je connais très mal les cultes : les variétés et subtilités du bouddhisme, de l’islam ou de l’hindouisme, le shintoïsme ou le zoroastrisme. Coup d’humilité, en tant qu’occidentale lettrée je suis heureuse d’être mise face à mon ignorance. Surtout qu’ici en Asie où vit 60% de la planète, les religions sont essentielles dans la vie au quotidien et qu’en plus je me fais souvent héberger pour mes campements dans des lieux de culte. La moindre des choses ce serait d’en savoir un peu plus. Bref, j’ai trouvé mon nouveau devoir de vacances et y'a du taff.

Jaune, blanche, rouge, rose, les frangipaniers, lillas, oiseaux du paradis et autre fleurs surprennent nos pupilles sur les bords de la route de la côte. On installe les tentes excitées par notre premier camping plage à Bang Boet. Le coucher de soleil de notre première soirée de camping sauvage est d’une beauté particulière. Six mois que je voyage et je ne m’en lasse pas, la nature, la simplicité, la gentillesse des gens, le vélo, l’effort et le réconfort, la nourriture, la découverte. Je serai heureuse de rentrer dans quelques mois mais le voyage à vélo m’a définitivement mordu à vie.

Les embarcations colorées des pêcheurs contrastent avec le paysage vert des rizières, nous retrouvons ensuite la mer et la jolie baie boisée de Ban Krut au petit air de côte méditerranéenne. Un retraité bedonnant en maillot rouge fait ses étirements sur la plage de palmiers et sable blanc. Le soleil brille de milles feux, la plage est belle et les resorts sont vides. Quel contraste par rapport aux îles, il y a quelques jours. Nous sommes passées du tourisme des jeunes playboys et nénettes tatoués de partout et aux plastiques de rêve engloutissant leur bucket de mauvais mojito sur de la musique commerciale à des retraités couleur écrevisse allongés sur les piscines des hôtel du bord de mer parfois accompagnés d’une jeune prostituée thaï ou des couples se baladant le long de la plage à vélo.

Seules sur une longue plage sous un beau ciel étoilé, je suis heureuse de sortir toute ma palette d’épices (sel, poivre, curcuma, chilli, ail, coriandre, cumin, curry,…) pour cuisiner notre menu composé d’un couscous de petits légumes et salade de fruit après baignade dans la mer et douche. La nuit va être douce et tranquille. Le beurre crépite bien dans la poêle lorsque Loes y glisse la tranche de pain perdu. Quelques chiens errants nous observent de loin pendant le petit déjeuner royal que l’on se concocte avant de prendre la route. Bien préparé, le camping sauvage est un vrai bonheur si simple.

D’immenses rochers surplombent, la mer et les cultures de crevettes qui quadrillent le paysage. La vue est sublime lorsque l’on arrive au parc national de Khao Sam Roi Yot. Au camping de la plage du parc national, un cyclo galère visiblement à remonter son vélo. Ce cycliste vietnamien fait partie d’un groupe de personnes qui s’apprêtent à réaliser un ice-challenge sur la plage en Thaïlande, tous les profits de l’évènement sont reversés pour soutenir les éléphants sauvages. On a toujours pas bien saisi le lien entre le ice-challenge, la plage tropicale et les éléphants sauvages mais on est fière de pouvoir aider ce cycliste à ouvrir sa chaîne (pour les connaisseurs c’était un problème de missing links (chaînons manquants/attaches rapides) qui ne s’ouvrent pas. On a fini par sortir le dérive-chaine et ouvrir un autre maillon). Girl power in da place !

« Loes, c’est moi, la bière ou la mer est fluorescente, là ? » La mousse qui se forment à la fin des vagues me semblent illuminées d’un bleu aigue-marine. Cela ne peut être le reflet de la lune qui n’est pas encore sortie. Lucy me répond que c’est dû à un plancton fluorescent « comme dans « The Beach » ». Quel spectacle ! C’est magnifique.

Il est 8h30, cela fait déjà 3h que nous sommes réveillées, un panneau indique « Khao Deng view point ». Campement replié, petit dej avalé, j’ai motivé Loes à revenir 5km sur nos pas pour faire une rando matinale avant de reprendre la route dans l’autre sens. Quelques 750m de dénivelé et une vingtaine de minutes plus tard on admire une vue imprenable sur le parc. J’aime cet effort du matin, apprécier et savourer l’immensité de la vue au calme en ayant encore la journée devant nous. Un autre bonheur simple. « Il y a intérêt à avoir autres choses qu’une vue sur des cultures de shrimp hein ! » me lance Loes en grimpant les derniers mètres. Je souris. Lucy est clairement moins matinale que moi.

On surprend un varan qui décampe rapidos pendant que nous chantons à tue-tête des hits girly . Mon baffle accroché à mon guidon, on passe une playlist intitulée : Songs to sing in the car. Visiblement ça fonctionne aussi pour songs to sing on the bike. Depuis le début de notre route, on profite de pistes cyclables ou de routes très peu empruntées. Un vrai bonheur !

A l’approche de Bangkok, les couleurs vives laissent place au blanc, gris et brun. On observe plein de petits monticules blancs dans de grands carrés gris. Des machines applatissent l’eau pour récolter le sel de mer. Je n’avais aucune idée que le sud de la Thaïlande était productrice de sel de mer. En arrivant à Samut Songkhram on décide de viser les temples pour trouver notre campement après une ou deux tentatives infructueuses on trouve notre bonheur dans un temple et une école chinoise. Le directeur nous offre le réfectoire, nous montre les douches, toilettes, enclenche le ventilateur et le distributeur d’eau potable. Camping semi-sauvage de luxe.

Dents brossés, prêtes à m’effondrer en position étoile de mer dans ma tente, j’entends Lucy qui discutaille avec le directeur. « Oh I arrived to late, you already had dinner ». "Ziiip"en sortant ma tête de la tente, je vois Lucy en pijama un sourire gêné aux lèvres face au directeur de l’école lui tendant un gros sac plastique KFC. Cinq minutes plus tard, on éclate de rire de l’absurde de la situation en mordant dans notre deuxième dîner de la soirée, ces burgers KFC si gentiment offert par notre hôte.

J’observe la pancarte « Maeklong Station». Loes m’a proposée de passer voir cet étrange marché littéralement posé sur les rails du train (qui passe malgré tout 6 fois par jour) avant de nous rendre à Bangkok. On déambule le long de la voie de chemin de fer et on se régale rien qu’en observant les nombreux étals de poisson frais qui gigotent encore, les poulpes en train de se faire dépecer, les coquillages, les poulets, les fruits et légumes exotiques à profusion.

« Bangkok Bitcheeeeez ! » You have reached your destination. Cette semaine avec Loes est passée à une allure folle. On se sépare déjà le surlendemain, je repars sur les routes pour atteindre Chiang Mai avant la fin de l’année. J’apprécie la diversité que m’offre ce voyage et notamment dans les modes de voyage à vélo. Un bout de route inattendu avec une cyclo belge dans un tout autre style que celui partagé avec JC puis Yannick, Adrien, Taz, Lucas et Valentin. Je suis passée du mode « bro », sport et aventure de l’Asie centrale (ça pète, ça rote et ça ne se lave pas tous les soirs (oui oui je balance)) au mode plus girly de l’Asie du Sud-Est (teufs, plage, karaoké en duo sur les vélos, visionnages de films romantiques débiles en passant par les discussions sur les mecs et l’épilation (ça pète et ça rote aussi je vous rassure par contre ça se lave ;)) avec toujours autant de fun sur la route.

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