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Una Bruja en Bici

Une année en vivant libre à vélo

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Bikini et cassette ne font pas bon ménage

Nos journées sont rythmées par les appels à la prière des Muezzin mais aujourd’hui j’ai l’impression de voler, nos vélos filent comme portés par le vent le long de la mer pour rejoindre « The final destination » de Fanny : la capitale de la côte turque de la mer Noire - Samsun. Le plat de temps en temps ça permet de ressentir ce sentiment particulièrement agréable de satisfaction d’avancer plus vite que prévu et d’arriver lors de notre pause lunch et du deuxième appel à la prière de la journée à l’ombre des pins avec déjà 90 km derrière nous. *Soupir de satisfaction total*


La veille, la petite ville de balnéaire de Gerze ne s’attendait certainement pas à voir deux touristes à vélo étrangères débarquer en fin de journée. Les hommes qui tapent la carte, jouent au domino ou au tavla dans des petits cafés où l’on sent fort la cigarette, le chaï (thé) turc et la testostérone nous regardent d’un air circonspect. Même si jusqu’ici l’expérience a été très positive pour nous, on sent que la société turque est très patriarcale. Ici c’est simple les femmes travaillent pendant que les hommes fument, boivent du thé et jouent. Je caricature à peine.

Moustafa, notre hôte à Sinop (l’avant veille), nous a expliqué que dans sa ville il existait un bar uniquement pour femmes pour qu’elles puissent y jouer. Elles ne se sentent pas bienvenu dans les bars d’hommes. Hande lors de son accueil à Samsun nous explique qu’il est impossible pour elle de dire à ses parents qu’elle habite avec son copain sans être passé par la case mariage. Pourtant pour son frère aucun problème à ce qu’il habite avec une fille même s’ils ne sont pas mariés. Bref pas si facile d’être une femme en Turquie. Fanny et moi mesurons notre chance d’être nées en Belgique et de jouir de cette liberté malgré notre lutte constante plus d’égalité homme-femme chez nous aussi.

Allongée sur une pierre trempée et brûlante, je me fais frotter et masser de fond en comble. Quel plaisir de se sentir propre comme un sous neuf après les nuits de camping et les litres de sueur déversés. J’ai l’impression qu’on appuyé sur le bouton reset de mon corps et que je suis repartie toute neuve. Bon ça risque malheureusement pas de durer longtemps vu que je repas demain mais je ressors malgré tout lavée de toutes impuretés du voyage et je me jure de refaire au minimum un autre hammam avant de passer la frontière.



On enchaîne par un petit déjeuner traditionnel turc. Un vrai régal. Les turcs ont un sens de l’hospitalité très très aigu. Ils veulent t’aider tout le temps (parfois ça en est même lassant quand tu as envie de te débrouiller tout seul) mais surtout ils adorent manger et bien. Le petit déjeuner : Kahlvati en est la preuve par gourmandise suprême. Le serveur nous amène tous les petits plats composant le petit déjeuner : des saucisses baignant dans une sauce aux tomates, 4 types de fromages différents, du miel, une crêpe au fromage, une salade, de la confiture, des börek fourrés, une sorte de pain perdu, du chocolat, des petits légumes sautés….On fait péter les kilos perdus pendant ces 10 jours de voyage.

Bilan 710 km et je ne sais combien de dénivelés positif. Fanny reprend son avion demain matin et j’entame ma première partie de voyage seule pendant 15 jours avant de retrouver Orianne à la frontière Géorgienne. Une première page du voyage se tourne. Je ne remercierai jamais assez Fafa d’avoir entamé cette aventure avec moi. Et oui quelle épopée déjà. Ma tête est pleine de souvenirs de ces moments passés ensemble, je me demande comment je vais faire pour tout retenir si tout est si intense :) Bref, Que siga l’aventura !



PA (Petite Anecdote pour changer du post scriptum) : Avez-vous déjà vu un haut de bikini emberlificoté et bien coincé dans la cassette d'un vélo au point de le bloquer ? Et bien nous, oui ! Un petit plongeon rapidos sur le temps de midi et un démarrage un peu trop rapide sans vérifier que mon haut de maillot est correctement attaché sur le porte- bagage pour qu'il sèche convenablement et nous voilà Fanny et moi pince à épiler et couteau suisse en mains pour tenter de récupérer tous les bouts de mon maillot. Le bikini finito mais Buffalo Soldier est bien vivant ! Ouf ! (oui je sais rhalalala Natcha - je me suis sentie bien débile...)

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