Parc national du Golestan, la chaleur de la journée s’est étiolée pour laisser place à une douce nuit, le nez et les yeux dans les étoiles allongés en rang d’oignon sur la bâche, Yannick, JC et moi éclatons de rire. Face à nous un énorme rocher illuminé par la lumière de la lune et au-dessus la sublime voie lactée. Une musique douce en fond, nous guettons les étoiles filantes tout en respirant la tranquillité. A ce moment là, je sens que je partage un moment magique avec mes compagnons de voyage, même si les tentes sont installées on décide de prolonger ce moment en dormant tous les trois à la belle étoile.
Je scrute tristement ma tambouille de pâte/riz pour le petit déjeuner en repensant à nos bonnes victuailles achetées la veille. Adieu pain, yaourt, fruits… Pendant la nuit on s’est fait détrousser probablement par un ours qui a littéralement vidé et abîmé la sacoche de JC et la mienne. A l’entrée du parc plusieurs panneaux indiquaient la présence d’animaux sauvages (léopoard, ours, chèvre sauvage, sanglier) on avait par conséquent été précautionneux mais visiblement pas suffisamment. Pourtant avec le potin (et les déchets malheureusement) que font les iraniens, nous ne pensions honnêtement pas qu’un animal sauvage se pointerait aussi près de la route traversant l’entièreté du parc.
"29 Bretagne" mon oeil est vissé sur le garde boue arrière de JC où une étiquette de son département y est collé. On lutte tour à tour pour braver le vent fort, ses rafales et les côtes pendant que l’autre se repose un peu dans le sillon de la roue du lutteur. Km 65, je claque dans la main de JC en arrivant au terme de cette matinée éprouvante, les côtes sont derrières nous et cet énième kebab nous requinque pour atteindre Ashkhaneh 40km plus loin.
Une thaïlandaise très légèrement vêtue se dandine sur une barre de pool dance. Ali, notre hôte, ne parle pas anglais et pour partager quelque chose avec nous, il a décidé de ou bruit incessant de la route nous fatigue et notre objectif d’un peu plus de 100km par jour pendant 10 jours est sportif. En Iran les routes sont peu nombreuses et assez empruntées. Y faire du vélo est loin d’être de tout repos. De plus, depuis que nous avons quitté le Golestan, la route est très désertique et sans grand intérêt. On aimerait camper ce soir pour se reposer et avoir un moment au calme. Mais comme d’habitude en Iran, rien ne sert de faire de plan car les iraniens en décide autrement. A Shirvan, après avoir tenté de camper, Abolfaz nous accueille dans sa modeste maison.
Sur une aire d’autoroute ce cycliste est le portrait craché d’Iggy Pop. Hussein, 60 ans, ancien camionneur est aujourd’hui artiste sculpteur et Jamal, 30 ans ingénieur sont deux cyclistes iraniens avec qui nous décideront de camper le soir. Repu de notre repas partagé tous les cinq, on s’allonge pour observer les étoiles en écoutant Hussein chanter un chant traditionnel iranien. A proximité de cette usine de poulet qui nous sert de lieu de campement, j’ai l’impression de partager un nouveau magique et unique. On enchaîne avec des chansons françaises, partage de musique et de tranches de rire. Juste parfait !
Tout en filant à 5 vers Mashhad et profitant d’un bon vent dans le dos, on évite une voiture style peugeot sur le bas-côté et l’ouverture du coffre nous laisse entrevoir au moins 3 têtes de moutons. On éclate de rire. Une camionnette de 3 hommes nous suit ils dansent dans l’habitacle. Il nous reste 100km et l’ambiance est bonne sur notre route pour arriver à Mashhad qu’on atteindra en début d’après-midi (merci le vent et nos cuisses entraînées).
En arrivant dans la ville sainte, on croule sur les demandes d’hébergement et il faut être insistant pour expliquer nous avons déjà accepté un hébergement chez un warmshower. Jamal insiste pour nous accueillir chez lui, on promet de passer la nuit suivante chez lui après avoir partagé le repas de midi chez lui avec Hussein. Ca nous fend le coeur de ne pas pouvoir nous rendre chez Hussein avec qui nous avons passé une excellente soirée et qui nous propose de nous accueillir mais il habite à 130 km de Mashhad et ça serait un bon détour. Nous sommes à 200km de la frontière turkmène. Demain nous saurons si nous avons les visas et tout se décidera en fonction de la réponse. Finger Crossed 🤞
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